Fin 2018, l'une des plus grandes organisations de défense des droits humains de Corée du Sud a décidé de la déchoir du prix Gwangju des droits de l'Homme, un prix qui lui avait été remis en 2004, alors qu'elle avait été placée en résidence surveillée par la junte miliaire. Son "indifférence face aux atrocités commises contre les Rohingyas est contraire aux valeurs défendues par ce prix, la protection et la promotion des droits de l'Homme", a déclaré à l'AFP Cho Jin-tae, porte-parole de la Fondation du mémorial du 18 mai.
Même mutisme observé quelques semaines plus tôt quand elle a reçu cette autre lettre, en date du 12 novembre 2018.
Kumi Naidoo, secrétaire général de Amnesty International, lui écrit :
" En tant qu’ambassadrice de conscience d’Amnesty International, nous espérions que vous utiliseriez votre autorité morale pour dénoncer l’injustice partout où vous la verriez, même en Birmanie. Nous sommes consternés de constater que vous ne représentez plus un symbole d’espoir, de courage et de défense indéfectible des droits de l’homme. Nous vous retirons donc ce prix avec une profonde tristesse." Le prix d' "ambassadrice de conscience " lui avait été attribué en 2009.
Selon Amnesty International, la dirigeante birmane a " trahi les valeurs qu’elle défendait autrefois ".
Et la disgrâce n'en finit pas.
Evoquons aussi la décision d'Anne Hidalgo, maire de Paris, qui à retiré à Aung San Suu Kyi la citoyenneté d'honneur de la ville. Sanction identique dans les villes d’Oxford, Glasgow et Edimbourg. Sans oublier le prix Elie Wiesel jadis reçu du musée de l’Holocauste, à Washington.